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    Monsieur le Président, 
    Mesdames et Messieurs, 
    
     Fallait-il un grain de folie pour 
    entreprendre cette aventure à laquelle j’ai consacré deux ans et demi de ma 
    vie professionnelle et personnelle ! 
    
     Et pourtant, il est là, ce colloque, et 
    vous tous, avec moi, nous allons tenter d’en faire un moment fondateur d’un 
    processus de renforcement théorico-pratique de « l’animation en France et 
    ses analogies à l’étranger ». 
    
     Certes, je n’oublie pas tous ceux qui 
    ont aidé, soutenu, encouragé l’initiative, que ce soit scientifiquement, 
    matériellement, financièrement, moralement : vous-même, Monsieur le 
    Président, plusieurs ministères, des collectivités territoriales, des 
    ambassades et de nombreuses institutions dont la liste est sur la plaquette 
    que chacun d’entre vous possède. Il faut citer aussi mes collègues du 
    département Carrières Sociales de l’IUT (avec son président Jean-Luc Flipo 
    et son directeur, Daniel Garrec), sans oublier tous les personnels des 
    différents services de l’IUT, de Bordeaux 3, de la Maison des Sciences de 
    l’Homme d’Aquitaine et de la Maison des Arts. 
    
     Je m’arrête aussi sur la responsable de 
    l’organisation matérielle et technique Monique Sentey, avec son équipe 
    d’Objectif Congrès et de Dakota Voyages : elle m’a rassuré souvent par ces 
    conseils, son expérience et son sourire. 
    
     Je ne dois pas oublier non plus l’Agent 
    comptable de Bordeaux3, Madame Esclasse, qui a donné un sérieux coup de 
    pouce à un moment difficile. 
    
     J’accorde aussi une attention toute 
    particulière à mon ami, le maître de la toile, Jean-Pierre Descamps, 
    confectionneur infatigable du site et, bien sûr, à mon autre ami Jean-Pierre 
    Augustin, qui m’a accompagné dans cette construction au point, disait-il il 
    y a quelques jours, qu’on pouvait nous appeler « Jean-Claude Augustin et 
    Jean-Pierre Gillet ». Mes souvenirs de Tintin me rappellent, quant à moi, 
    Dupond et Dupont. 
    
     Arrêtons ici l’énumération ; que 
    certains me pardonnent s’ils sont oubliés, mais j’ai l’impression de 
    plonger, dans ce type de formule, à la Nuit des Césars (l’équivalent pour 
    nos collègues étrangers des Awards américains où chacun va remercier jusqu’à 
    sa cousine voire à son voisin). 
    
     Si le terme « animation » m’est familier 
    depuis le début des années 60 grâce à Georges Lapassade, un des penseurs et 
    praticiens de l’analyse institutionnelle dans le champ de la 
    psychosociologie, ma découverte des professionnels de l’animation date aussi 
    de cette époque puisque en plus de mes mandats syndicaux et politiques 
    nationaux (de 1963 à 1980), j’ai été membre du Conseil de Maison de la MJC 
    (Maison des Jeunes et de la Cuture) - 
    rue Louis Lumière à Paris, très connue à cette période pour l’opposition que 
    lui manifestait la Mairie de Paris. Mais c’est surtout à la fin des années 
    70 que mon intérêt s’est cristallisé dans une observation systématisée, une 
    rencontre de praticiens dans de multiples structures avec une intervention 
    de type psychosociologique. 
    
     En définitive, c’est à partir de ma 
    thèse en Sciences de l’Education, en 1993, que tout ce corpus praxique a été 
    interrogé, travaillé, reconstruit, bref, théorisé. Il est certain que le 
    cadre du département Carrières Sociales de l’IUT a favorisé cette éclosion, 
    IUT dont le fondateur, Robert Escarpit, m’était connu depuis le comité 
    antifasciste en 1960, lequel se réunissait dans les sous-sols de l’AGEB 
    (Association Générale des Etudiants de Bordeaux), 
    cours Pasteur, puis Cours Alsace-Lorraine, dont j’étais Vice-Président. A 
    cette époque agitée par l’OAS (Organisation de l'Armée Secrète), j’ai même gardé sa maison de la rue David-Johnston contre les attentats possibles des fascistes pro-Algérie 
    française. 
    
     Cet état d’esprit d’un IUT, engagé, 
    laïque, présent dans l’actualité socio-historique, avec des acteurs par 
    ailleurs distanciés, par une recherche théorique dont je rappelle 
    l’étymologie : théorie = action d’observer. N’’y a-t-il rien de plus 
    praxique dans cette alliance ? Je n’ai eu qu’à prolonger ce cheminement. 
    
     Il est vrai que les uns auraient 
    peut-être préféré moins de « démesure » dans l’ambition de ce projet de 
    colloque, que d’autres me renvoyaient à mon illusion, que certains même 
    pensaient que je ne tiendrais pas, seul, aussi loin pendant 5 mois lors de 
    mon congé de recherche où j’ai approché les 60.000 kms. Oui, à certains 
    moments, cela a été dur, mais quelle expérience, mes aïeux, et il est 
    indéniable que sans elle, le colloque n’aurait pu se tenir. Ce voyage, ces 
    contacts multipliés aboutissent aujourd’hui à plus de 80 communications, 5 
    panels, plus de 220 participants (dont plus de 70 étrangers couvrant 
    l’Amérique Latine bien sûr - et dont j’ai rencontré la plupart, l’Europe, 
    mais aussi l’Afrique, le Moyen-Orient), soit 25 pays représentés par des 
    enseignants chercheurs, des doctorants, des praticiens animateurs, des 
    responsables d’associations, d’administrations ou d’institutions 
    gouvernementales. 
    
     Et comme il se doit, nous avons eu nos 
    « catastrophes », ou bouleversements, pour reprendre l’étymologie grecque. 
    Certaines ont été résolues par les pompiers de service : n’est-ce pas, 
    Monsieur Galindo Perez, qui nous vient enfin de Cuba, mais sachez que l’on 
    pourrait faire un ouvrage à partir des courriers échangés entre l’Université 
    de La Havane, l’Ambassade de France à Cuba et le Département Carrières 
    Sociales ! N’est-ce pas aussi Monsieur Ngapandoentbu, qui, après maintes 
    démarches, a pu arriver ici venant du Cameroun.  
    
     Je classe dans ces moments heureux 
    l’appui financier de la Direction de la Jeunesse, de l’Education Populaire 
    et de la Vie Associative au Ministère de la Jeunesse, de l’Education 
    Nationale et de la Recherche, du Ministère des Sports, de l’INJEP, de l’ONMAS, 
    de l’AUF, du Conseil Régional, du Consulat Général de France au Québec et du 
    Centre d’Etudes Canadiennes, et, plus particulièrement, de la Délégation 
    Interministérielle à la Ville. 
    
     Je profite de votre présence, Monsieur 
    le Président, pour rappeler que le budget du colloque intègre bien sûr dans 
    ses recettes la subvention qui devrait lui revenir par le contrat 
    quadriennal. Avouez qu’il est paradoxal que nous n’en connaissions la 
    hauteur qu’après la tenue du colloque. Je suis certain que vous serez 
    attentif à ce qu’elle soit transférée dans les meilleurs délais, lorsqu’elle 
    arrivera dans les murs de Bordeaux 3. 
    
      
    
    Mais j’ai plusieurs regrets aussi, et une 
    indignation :  
    
    -         
    
    bien d’autres acteurs d’Outre-Atlantique 
    auraient été heureux d’être présents parmi nous, s’ils avaient pu trouver 
    les ressources financières indispensables. Nous avons invité (outre le 
    comité scientifique) 10 personnes dont les communications nous semblaient 
    particulièrement dignes d’intérêt, recherchant en même temps une diversité 
    thématique. C’est d’ailleurs la raison du coût pour chaque participant (du 
    même ordre d’ailleurs que beaucoup de colloques de ce type), intégrant donc 
    dans la démarche une fonction de solidarité nord - sud.  
    
    -         
    
    le deuxième regret concerne le 
    comité scientifique. Après réflexion, Jean-Pierre Augustin et moi-même 
    avions constitué un comité, non pas paritaire du point de vue du genre, mais 
    quasiment : 5 femmes, 7 hommes. Malheureusement, depuis, 3 collègues 
    féminines se sont désistées.  L’une a pris une responsabilité en Equateur au 
    sein du Ministère de l’Education et n’est plus suffisamment disponible. Il 
    s’agit de Madame Teran Najas, qui est remplacée par Monsieur Alfredo 
    Astorgas, professeur associé à l’Université Andine Simon Bolivar de Quito ; 
    de Madame Rita Gonzalez Delgado, vice-rectrice de l’Université de La Havane 
    (bloquée par la naissance d’une petite-fille), remplacée par Monsieur Carlos 
    Galindo Perez, directeur d’une école universitaire de formation en 
    animation ; et enfin de Madame Lucero Zamudio, doyenne de la Faculté des 
    Sciences Sociales de l’Université Externado de Bogota, bloquée par la 
    maladie soudaine d’un membre de sa famille, remplacée par Monsieur Hernando 
    Salcedo-Fidalgo, chercheur au CIDS, laboratoire de cette même faculté ; ce 
    sont donc ces mêmes femmes qui ont choisi 3 hommes ! Il est important que 
    vous sachiez que l’organisation n’y est pour rien !  
    
    -         
    
    Enfin, nous avons pu constater 
    que partout dans le monde mais à des degrés divers, en Afrique 
    sub-saharienne en particulier, l’obtention d’un visa (qui n’était d’ailleurs 
    plus en usage dans nombre d’autres continents pour venir en France) est 
    devenu un parcours du combattant avec la politique actuelle du gouvernement 
    français. Certains, bien qu’ayant obtenu tous les papiers nécessaires 
    (billet d’avion, certificat d’hébergement, invitation officielle, bourse, 
    achat d’un passeport, sans compter mes appels réitérés aux consulats de 
    certains pays), se sont vus refuser le visa, notamment l’un d’entre eux qui 
    devait faire une communication au colloque. Cette sélection par pays est 
    insupportable et relève d’une paranoïa de mauvais aloi : mettre des 
    barrières pour éviter entre autres la circulation des hommes et des savoirs 
    est aussi vain que le mur d’Hadrien avant-hier, que le mur de Berlin hier, 
    ou que celui qui s’apprête aujourd’hui à enfermer les Palestiniens.  
    
    Je me permets de le dire, car ma 
    conscience l’exige et ma position le permet : privilège de l’âge aussi de 
    celui qui part à la retraite à la fin du mois.   
    
    Donc nous allons tout faire tous ensemble 
    pour que ce colloque soit un succès mais n’oublions cependant pas que la 
    Roche Tarpéienne n’est pas loin du Capitole : gardons la tête froide. Bien 
    de l’ouvrage nous attend encore.  
    
    J’ai intitulé mon intervention concernant 
    l’action des animateurs : « Penser l’agir local et agir le penser global ».  
    
    Chacun aura reconnu ici une prolongation 
    de la fameuse phrase de René Dubos, ce médecin et biologiste américain 
    d’origine française, ayant reçu en 1972 le Prix international de l’Institut 
    de la Vie. Il a élaboré une approche de la maladie de type systémique et 
    interactionniste. Il nous invite à considérer qu’il ne peut y avoir 
    compréhension du tout sans comprendre toutes les parties, ni des parties 
    sans comprendre le tout. Pascal l’avait déjà signifié : « Je tiens pour 
    impossible de connaître les parties si je ne connais pas le tout, comme de 
    connaître le tout si je ne connais pas les parties ».  
    
    Que signifie cette orientation ? Je 
    propose de l’interpréter selon 3 modes, dans une perspective constructiviste 
    qui, plutôt qu’une théorie qui serait un ensemble de propositions 
    formalisées (sur le modèle du langage mathématique hypothético-déductif) 
    revendique une heuristique qui relève de significations proposées où le 
    critère de vérité est remplacé par le critère d’adéquation du modèle au 
    réel. Je suis donc éloigné en ce sens d’une épistémologie positiviste et me 
    refuse à séparer comportements et projets, moyens et fins, phénoménologie et 
    téléologie, expériences et intentions humaines, valeurs et opérationnalité 
    dans l’action. Je vous renvoie ici aux recherches de Jean-Louis Le Moigne 
    sur la modélisation des systèmes complexes.  
    
    Cette orientation signifie d’abord 
    décloisonner, éviter les séductions du localisme qui, comme l’écrit le 
    sociologue Jean-Etienne Charlier (professeur invité à l’Université 
    Catholique de Louvain), n’est pas toujours un échelon pertinent pour dégager 
    le plus facilement le bien commun. De plus, si les acteurs sociaux limitent 
    leurs échanges par la constitution de réseaux au niveau local et 
    territorial, ils risquent de laisser d’autres instances (nationales et 
    internationales) décider le cadre à l’intérieur duquel ils auront à se 
    développer. Le local ne peut avoir une autonomie relative qu’à l’intérieur 
    d’un ensemble plus vaste, plus général, et pour dépasser les seuls niveaux à 
    court ou à moyen terme, ce que J.E. Charlier appelle « l’insularisation », 
    même s’il est souhaitable de construire une identité locale forte (1988).  
    
    Bien que dissymétriques et fort loin de 
    l’horizontalité parfois, les tendances opposées de construction de la 
    société par le haut et par le bas n’en sont pas moins constituées de 
    rapports d’interdépendance. Ces derniers font émerger un besoin d’autonomie 
    de la part des individus et des groupes, et il y a toujours chez les acteurs 
    sociaux un besoin de relation plus décentralisée, plus horizontale, à 
    interpréter davantage comme un besoin d’identité, d’expression, de création, 
    de responsabilité, que comme une recherche réduite au seul individualisme, 
    narcissisme et égocentrisme. Le local, le microsocial doit être envisagé de 
    façon identique : il a une spécificité propre et la logique sociétale 
    centrale peut lui être extérieure. Mais cela ne signifie pas qu’il doive se 
    désintéresser du centre.  
    
    Pour les animateurs, le local permet la 
    représentation de possibles (les « révolutions minuscules » titrait 
    la Revue Autrement au début des années 80), puis leur réalisation, 
    mais il leur faut agir dans une vision conjuguée, articulée, dialectique 
    entre centre et périphérie, car des questions essentielles telles que la 
    crise de l’emploi, de l’éducation ou le changement de mentalités et de 
    cultures ne peuvent être abordées et résorbées seulement au niveau local.  
    
    L’animateur peut aider à la construction 
    de zones de compromis entre « réseaux et hiérarchies » à l’image du 
    « désordre de la vie sur le terrain », comme l’écrit Claude 
    Neuschwander (1991). Créer du « liant social », restaurer des « médiactions », 
    comme je l’ai écrit par ailleurs, des interfaces entre individus et Etats, 
    éviter la marginalisation de la société active et des solidarités vicinales, 
    affinitaires, tribales, claniques ou communautaristes, bref, articuler micro 
    et macro social, tel est le sens que l’animation offre, ce que François 
    Dubet évoque dans cette phrase : « Faire de la musique ensemble, tout en 
    restant nous-mêmes ». Ce que j’appelle pour ma part l’instauration de 
    transversalités communiquantes.  
    
    Pour éviter la suprématie des passions 
    sur la raison, l’animation doit permettre ce passage de la rue au quartier, 
    du quartier au village ou à la ville, de la ville à l’Etat et de l’Etat au 
    monde. Il ne suffit donc pas, par les initiatives de gouvernance locale, de 
    recréer du lien social horizontal : c’est le lien politique, producteur de 
    lien social vertical, par les contrepouvoirs ainsi suscités par le jeu des 
    acteurs, qui est interrogé. C’est la question de la démocratie avec ses 
    modes d’entrelacement « d’espaces publics autonomes et, de l’autre, les 
    sphères d’action à travers l’argent et le pouvoir administratif », qui 
    devient centrale, écrit Jurgen Habermas (1990).  
    
    Voilà une des raisons qui explique la 
    tenue de ce premier colloque international dans un contexte de globalisation 
    et d’altermondialisation à une semaine du Forum Social Européen de 
    Saint-Denis.  
    
    Et ce contexte là n’est pas neutre : le 
    dernier rapport du programme des Nations Unies pour le développement, qui 
    est paru le semestre dernier, nous rappelle que « plus d’un milliard de 
    personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté, et nombre d’entre elles 
    voient leur niveau de vie régresser constamment… Les 1% les plus riches 
    obtiennent autant que les 57% les plus pauvres » et « les 25 millions 
    d’américains les plus aisés disposent d’un revenu équivalent globalement à 
    celui des quelques 2 milliards d’habitants les plus pauvres de la planète ».  
    
    Dans cette assemblée, nombre de 
    latino-américains peuvent nous parler des habitants des favellas, des 
    tugurios, des ranchos, des vilas miserias, des ciudades perdidas, des cantagriles (nom du 
    bidonville selon les pays). J’ai pu identifier des odeurs, des couleurs, des 
    visages dans cette Colombie, par exemple, aux 200.000 morts depuis 40 ans 
    (mais seulement 20% semblent dues à la guerre civile), dans ce Pérou où 54% 
    vivent en dessous du seuil de pauvreté, 60% en Equateur, dans ce Brésil où 
    1/3 de la population vit avec moins de 1$ par jour, dans cette Argentine où 
    plus d’1/3 de la population est sans travail ou sous-employée, et où 20 
    millions d’Argentins sont pauvres sur 37 millions d’habitants, avec une 
    augmentation de 40% en 1 an, dans ce Mexique où, avec ses 54 millions de 
    pauvres environ sur 96 millions d’habitants, dans ce Guatemala où 20% de la 
    population contrôle 80% des richesses, dans ce Caracas, au Venezuela, où 
    l’économie souterraine représente 60% de l’activité économique de la ville. 
    Et comment ne pas parler de la vente de 400 voitures blindées par mois au 
    Brésil, 170 au Mexique, 150 en Colombie, où aussi dorénavant les détenteurs 
    de capitaux, les propriétaires terriens et les industriels, les hauts 
    fonctionnaires, les politiques commencent à se déplacer en hélicoptère sur 
    les terrasses des immeubles urbains pour éviter les risques de 
    l’embouteillage et de l’attaque à n’importe quel feu rouge.  Et certains 
    viendront nous expliquer, tranquillement, qu’il n’y a pas de lien direct 
    entre richesse et pauvreté, entre inégalités sociales et délinquance. Les 
    quelques africains présents dans la salle pourraient eux aussi ajouter 
    nombre d’éléments à ce panorama. En résumé, comme l’expliquait Bernard 
    Charlot, professeur en Sciences de l’Education au Forum Mondial sur 
    l’Education, nombre de pays sont placés face à ce dilemme : « Payer la dette 
    extérieure ou donner une éducation à tous ».  
    
    Je me souviens aussi du cri des paroles 
    d’un tango entendu dans la région du Rio de la Plata : « Nous vivons dans 
    un tourbillon écumeux et, dans la même boue, tous manipulés ».  
    
    
    *          *  
    
    Pour les animateurs, une deuxième 
    interprétation de la phrase de René Dubos est possible : après celle qui 
    consiste à refuser un localisme sans globalisation, elle nous invite à 
    résister à une spécialisation forcenée qui accompagne la mondialisation 
    évoquée.  
    
    Cette hyperspécialisation, nous la 
    retrouvons aussi par exemple dans la politique du Ministère des Sports, et 
    elle nous vient de loin. J’ai ici un document « Formations-schéma 
    directeur » qui date du temps ou Roger Banbuck était Secrétaire d’Etat à 
    la Jeunesse et aux Sports dans le gouvernement Rocard (1988-1991). On y 
    découvre déjà les 5 niveaux auxquels aspirait ce Ministère dans ses 
    formations : assistant technicien, technicien, technicien supérieur, cadre, 
    cadre supérieur. On y annonce l’objectif d’ « harmoniser les formations à 
    l’animation et de les rendre cohérentes », c’est-à-dire qu’une adhésion 
    harmonieuse devrait les lier les unes aux autres.  
    
    Chacun est juge. Mais toutes les 
    formations sont plutôt - permettez-moi ce mauvais jeu de mot- 
    « co-errantes ». Le DEFA est encombrant et objet de discordes entre deux 
    ministères, le BEATEP et le Brevet professionnel se chevauchent sans 
    politique claire, point de passage possible entre le DEFA et le BEATEP, des 
    spécialisations dans le Brevet professionnel fleurissent selon les pressions 
    de lobbies sociaux ou sportifs, le BAFA est toujours dans le brouillard, le 
    BAPAAT rejeté par nombre d’employeurs, le DEFA et le DUT sont écartés de la 
    filière animation « collectivités territoriales », etc. Parallèlement, le 
    DUT Animation du Ministère de l’Education Nationale relève parfois d’une 
    ignorance encyclopédique tant il couvre superficiellement de nombreux 
    domaines à la fois professionnels et de culture générale. Ajoutons que le 
    temps de stage y est insuffisant pour une mise en tension profitable de la 
    théorie et de la pratique chez les animateurs en formation. Et la licence 
    professionnelle en 6 semestres, que nous appelons de nos vœux, Monsieur le 
    Président, mérite votre soutien pour combler une partie de ces 
    défaillances : nous en avons, pensons-nous, la compétence, avec la 
    coopération de l’Université à laquelle nous revendiquons notre 
    appartenance.  
    
    Il ne faut pas cacher non plus que nombre 
    de fédérations d’Education Populaire sont empêtrées dans le marché de la 
    formation : « à trop s’approcher du brasier, [elles] se sont grillées les 
    moustaches », comme l’expliquait si bien Jean-Marie Grousset, formateur 
    de l’UFCV (Union Française des Centres de Vacances et de Loisirs), il y a une quinzaine d’années. Et il y a là sûrement une des 
    explications de cette relative impuissance imaginative qui fait hésiter les 
    plus jeunes à s’y engager : mais en outre, combien de têtes chenues ou 
    chauves ne retrouve-t-on pas dans leurs assemblées générales ?  
    
    Marchandisation et spécialisation 
    technocratique n’empêchent cependant pas nombre de candidats à se présenter 
    à la porte des formations à l’animation. De plus, contrairement à une idée 
    reçue, des travaux récents de l’INJEP (Institut Nationl de la Jeunesse et de 
    l'Education Populaire) ont démontré que la présence des 
    professionnels de l’animation, bien loin d’étouffer la vie associative, leur 
    apportait une dynamique et une efficacité indéniables avec une formation de 
    haut niveau. C’est ici que l’opinion selon laquelle ces professionnels 
    seraient un obstacle à la vie associative et à toute transformation sociale 
    (base de leur création historique), oublie que ce sont des militants qui, à 
    la fin des années 50, ont exigé une professionnalisation, revendiquant 
    formation, acquisition de méthodologie, convention collective, bref, une 
    reconnaissance sociétale. Et ce mouvement de rationalisation issu de la 
    modernité, analysé par Max Weber notamment, a concerné les infirmières, les 
    assistantes sociales, les éducateurs spécialisés et bien d’autres encore.  
    
    Il n’est pire conseiller en la matière 
    que la nostalgie des temps des années soixante et soixante-dix. Vouloir 
    revenir au modèle du seul militant libérateur et rédempteur qui rachète les 
    esclaves pour les rendre libres est une illusion régressive. L’animation 
    s’apparente encore à une utopie porteuse d’avenir en ce début du 3° 
    millénaire : l’espérance d’une vie allongée, en bonne santé, les nouvelles 
    techniques qui soulagent les pesanteurs du travail productif et industriel, 
    le temps libre renforcé accompagnent un mouvement de société. Ces projets 
    d’animation peuvent saisir ces opportunités. Comme l’exprime le sociologue 
    Pierre Ansart, toutes les sociétés passées et actuelles sont traversées « de 
    créations imaginaires depuis les formes les plus visibles jusqu’aux plus 
    voilées » et c’est ici que le socioculturel, défini comme une modalité 
    où la littérature et les arts « tentent incessamment de produire de 
    nouvelles formes, de nouveaux contenus », modifient « les manières de 
    voir » et « d’imaginer le monde », dans une production de 
    significations « par delà les faits, par delà le réel » dans un 
    mouvement « de rêve, de projection et éventuellement dans leur délire » 
    (Pierre Ansart, 1990).  
    
    Il faut en même temps reconnaître que 
    l’animation reste marginale dans ses effets, tant que les défis concernant 
    la société ne seront pas traités à la hauteur des enjeux actuels : une 
    démocratie à redéfinir, des inégalités à réduire, une économie à soustraire 
    du carcan d’un ultralibéralisme économique et financier. L’animation 
    participe d’une dénonciation de la légitimité d’un monde qui a parfois la 
    tête à l’envers et elle offre un espace d’imagination réaliste. L’animateur 
    est un homme d’action, un stratège, un homme de la praxis, sans illusion sur 
    le monde, donc lucide mais persévérant dans l’espérance.   
    
    A l’inverse, du côté des employeurs, des 
    associations, des fédérations d’Education populaire, des collectivités 
    territoriales, il reste encore à analyser la nature des rapports avec leurs 
    salariés, les processus d’influence dans l’évolution des prises de décision. 
    Mais surtout, un champ entier reste à explorer qui est : comment réinvestir 
    la cité et ses quartiers populaires pour éviter les dérives des extrêmes 
    (droites ou communautaristes) ? C’est un autre chantier à ouvrir, et il 
    n’est pas mince.  
    
    S’il est vrai que 50% des professionnels 
    de l’animation ont un contrat précaire, aidé, saisonnier ou temporaire, il 
    n’en est pas moins établi par le dernier recensement de l’INSEE (Institut 
    National des Statistiques et des Etudes économiques) que parmi 
    les professions les plus dynamiques, entre les recensements de 1990 et 1999, 
    celle d’animateur est au 13ème rang, avec une évolution positive 
    de plus de 93% (soit 100.750 professionnels, mais sur la seule base des 
    animateurs socioculturels et des loisirs, liée à la définition donnée par 
    l’INSEE en 1978, c’est-à-dire il y a 25 ans !).  
    
    Il faut certes relativiser cette 
    tendance, résultat d’un travail appuyé sur du déclaratif, mais le champ de 
    l’animation s’est depuis largement étendu au social et au médico-social, au 
    patrimoine, au tourisme, à l’écologie, à l’insertion, au sport, à 
    l’international, à l’humanitaire, etc. Et un rapport du CNFPT (Centre 
    national de la fonction publique territoriale), qui va être publié d’ici la 
    fin de l’année, va démontrer aussi cette croissance et cette vitalité dans 
    l’emploi des animateurs.  
    
    Quel est donc l’enjeu principal 
    concernant la formation des animateurs, ici et ailleurs dans ses analogies ? 
    Celui d’avoir des animateurs généralistes (ayant certes quelques spécialités 
    techniques) dont une des légitimités principales reste les besoins, les 
    demandes, les problèmes, les exigences, les difficultés vécus par des 
    populations dans le monde entier, dans cette vaste crise de la participation 
    dont tous les politiques vantent les mérites, mais dont la vertu est peu 
    pratiquée parce que crainte. La crise de la démocratie représentative est de 
    plus en plus évidente, et pas seulement en Europe ou aux Etats-Unis, mais 
    aussi en Amérique Latine. Un sondage de « corporacion latin barometro » 
    (l’équivalent de la SOFRES) a été publié en août 2001 : les 
    latino-américains appuieraient la démocratie à 48% contre 60% l’année avant, 
    et les résultats de cette démocratie ne satisfont que 27% des personnes 
    interrogées (contre 53% de satisfaction en Europe). La crise internationale 
    a donc un impact fort sur l’évaluation du système démocratique, ainsi que la 
    répartition inégalitaire des richesses. En Equateur par exemple, au mois 
    d’août 12003, 6 mois après son investiture, le taux d’impopularité du 
    Président Gutierrez est monté à près de 70% (rappelons qu’en France, plus 
    d’un an après les élections, notre Premier Ministre recueille seulement 30% 
    de satisfaits : les fourchettes sont identiques).  
    
    J’ai écrit un jour que l’animation était 
    utile à la démocratie, mais que la démocratie est nécessaire à l’animation. 
    Là s’inscrit un autre enjeu principal dans la complexité des sociétés, 
    l’intrication des facteurs, l’interaction démultipliée, bref, ce qui fait 
    lien, ce qui fait société et l’animation relève à cet égard d’un désordre, 
    de l’appel à un nouvel ordre lié à un imaginaire social que beaucoup de 
    marchands du temple voudraient réduire à une simple prestation de services 
    vide de sens.   
    
    Or l’histoire est là, celle de la « merdonité » 
    comme l’écrit Michel Leiris. Pas un jour en Amérique Latine où je n’ai vu 
    une manifestation contre les privatisations, la flexibilité de l’emploi, la 
    misère, le chômage, la baisse des retraites, l’affaiblissement des services 
    de santé, les augmentations de prix et la dénonciation de la violence qui en 
    résulte : indiens mapuches, postiers, consommateurs d’eau potable privée au 
    Chili ; cazerolasos, piqueteiros, petits porteurs d’actions ruinés en 
    Argentine ; paysans, enseignants et retraités manifestant au Mexique ; 
    étudiants et enseignants en grève en Uruguay ; paysans et enseignants en 
    lutte en Equateur ; sans terre manifestant au Brésil ; enseignants du 
    supérieur en grève pendant 6 mois dans ce même pays, sans parler du grand 
    désordre vénézuélien et des pétitions pour une réelle démocratie socialiste 
    à Cuba, etc.  
    
    C’est donc là que l’effort doit porter de 
    la part des animateurs, sur cette exigence de démocratie, sur cette 
    nécessité de former des décathloniens de l’animation, car le niveau culturel 
    des populations s’est accru. Ce ne sont pas les seuls 
    techniciens-spécialistes qui pourront répondre à cet enjeu principal (je me 
    rappelle à ce sujet ce fameux slogan de la CFDT (Confédération 
    Française Démocratique du Travail, syndicat de salariés) : « La hiérarchie c’est 
    comme les étagères, plus c’est haut, et moins ça sert »). Une telle 
    orientation vers la spécialisation peut faire le lit du secteur privé 
    lucratif tant dans le culturel, l’éducatif ou le social, si on limite 
    l’animation à la seule prestation de services. Vous savez tous comme moi que 
    le MEDEF (syndicat patronal) soutient cette thèse, que des municipalités confient le marché des 
    CLSH (Centre de Loisirs Sans Hébergement) à des sociétés lucratives ; que de grands groupes capitalistiques se 
    lancent dans l’animation sportive ou de loisirs, sans aucune intention 
    éducative ni pédagogique. Je pense ici à ce Salon professionnel de 
    l’animation et des loisirs organisé chaque année à Paris avec, comme exemple 
    de conférence : « La place des métiers de l’animation dans l’économie de 
    marché », voilà qui a le mérite d’être clair, d’autant plus que ce 
    colloque est organisé par une structure qui s’appelle : Banque-Animation ! 
    C’est en ce sens qu’au cours d’un colloque, il y a quelques années, le 
    psychosociologue Eugène Enriquez disait : « Le marché étouffe la 
    démocratie ».  
    
    Enfin, en France, le prestige en médecine 
    va au spécialiste qui prolonge une formation générale. Dans certains pays 
    nordiques, à l’inverse, les médecins finissent par devenir généralistes, 
    tant l’on considère qu’il y a alors une progression nécessaire liée à la 
    complexité des diagnostics. Tirons ensemble les animateurs vers le haut et 
    non vers le bas. Les sociétés recherchent plus de qualification, plus de 
    savoirs, plus de compétences, même si l’on sait que chacun d’entre nous, à 
    un certain âge, accepte plus facilement peut-être l’existence de vides dans 
    sa propre connaissance, mesurant ainsi nos propres limites scientifiques et 
    épistémologiques.  
    
    
    *          *  
    
    Le troisième et dernier aspect que 
    m’inspire cette phrase de René Dubos est résumé par le titre de ma 
    communication : il me semble que l’expression « agir localement, penser 
    globalement », par la césure proposée, relève plus d’une juxtaposition entre 
    le local et le global, entre la pensée et l’action. Déjà, Henri Bergson 
    avait aussi écrit une pensée similaire : « Agir en homme de pensée, 
    penser en homme d’action ».  
    
    Pour signifier un autre modèle d’action, 
    plus proche me semble-t-il de la réalité et de l’exercice de la fonction des 
    animateurs, il me paraît possible de dialectiser les items de la pensée de 
    R. Dubos et d’H. Bergson sous la forme de la nouvelle expression : « Penser 
    l’agir local et agir le penser global ». Lier donc dans un même 
    mouvement local et global, croiser avec celui de l’agir et du penser. Nous 
    sommes ici dans une orientation praxéologique qui questionne la pratique des 
    animateurs à partir de 4 pôles :  
    
    Ø 
    
    
    un raisonnement sur une situation à décrire, à comprendre, en anticipant son 
    évolution en fonction des actions qu‘ils projettent d’exercer sur elles et 
    des compromis et transactions qu’elles impliquent ; 
    
    Ø 
    
    
    des objectifs, c’est-à-dire ce qu’ils cherchent à obtenir, à modifier, à 
    créer, à changer en intégrant les ressources et les contraintes ; 
    
    Ø 
    
    
    des décisions, c’est-à-dire opérer des choix en fonction du niveau et de la 
    hiérarchie des enjeux ; 
    
    Ø 
    
    
    une éthique, c’est-à-dire des valeurs philosophiques, morales ou politiques.
    
      
    
    C’est ce que j’ai dénommé 
    « l’intelligence stratégique » des animateurs, leur ruse, leur mètis, 
    associant la mobilité de l’intelligence et la rapidité de l’action, et le 
    kairos, l’opportunité à saisir le bon moment (je vous renvoie aux travaux de 
    Jean-Pierre Vernant et de Georges Vignaux, directeurs de recherche au CNRS, 
    Centre National de la Recherche Scientifique). 
    On y retrouve les aspects phénoménologiques, téléologiques, axiologiques et 
    opérationnels évoqués ci-dessus. Reprenant l’analogie proposée par Francis 
    Bacon, le praxéologue n’est en résumé ni un simple empiriste, qui tel la 
    fourmi, recueille les fruits de sa quête de nourriture pour en faire un 
    simple usage, ni un simple logicien, qui, tel l’araignée, fabrique sa toile 
    à partir de sa propre substance, mais plutôt une abeille qui se situe dans 
    une voie intermédiaire et fabrique son futur miel à partir des fleurs, les 
    transforme et le digère par sa propre énergie.   
    
    Jurgen Habermas réinterroge aussi le lien 
    entre théorie et pratique, chercheur et praticien : le but n’est pas, 
    dit-il, le simple développement de théories critiques, mais la recherche de 
    théorèmes vérifiés et de stratégies appropriées, donc des affirmations 
    vraies, vérifiables et aussi des décisions judicieuses. Traiter les faits 
    sociaux comme des choses, c’est absolutiser « le donné social » et 
    c’est de fait attribuer une fonction conservatrice aux sciences sociales 
    (Habermas, 1979). La théorie critique accentue la dimension du 
    désenchantement, voire de résignation, car elle sous-évalue la force et la 
    vitalité des facteurs subjectifs, orientant plutôt le sujet vers l’apathie 
    et la démobilisation. Max Horkheimer, sociologue de la fameuse école de 
    Francfort, propose la réflexion suivante : « Lorsqu’une science, dans une 
    indépendance imaginaire, regarde la pratique qu’elle sert et à qui elle 
    appartient comme complètement différente d’elle-même, et lorsqu’elle se 
    satisfait de la séparation de la pensée et de l’action, cette science-là a 
    déjà abandonné l’humanité (…). La qualité de l’activité de pensée (…) 
    renvoie au changement historique et à la production de situations justes 
    entre les hommes. » (1970). La théorie doit en conséquence s’intéresser 
    à l’amélioration des situations sociales et à sa capacité à influencer les 
    pratiques : plus encore, « la pratique sociale a le devoir de décider de 
    la valeur des théories, dans la mesure où les théories doivent montrer leur 
    validité dans les pratiques sociales ».  
    
    Voilà ce qui inspire notre sens de la 
    formation à la professionnalisation des animateurs.  
    
    Pour conclure, je ne peux m’empêcher de 
    me souvenir de cette phrase de Jean-Paul Sartre, un de mes maîtres dès l’âge 
    de 16 ans au Lycée Montaigne (à travers ses romans et nouvelles, son 
    théâtre, ses « situations ») et que j’ai redécouvert grâce à la thèse, 
    philosophiquement, dans la Critique de la raison dialectique. Il est 
    resté un des fils rouges de ma propre trajectoire, une sorte de fil d’Ariane 
    dans le labyrinthe que constituent les rapports des hommes entre eux : « Se 
    faire exister contre ce qui nous fait être pour ne pas être refait ». 
    C’est une manière de nous dire que l’important, ce ne sont pas seulement les 
    déterminants qui pèsent sur nous, mais ce que nous faisons de ce qu’ils 
    produisent en nous. Et cela n’est pas toujours aisé, car il ajoute : « Exister, 
    c’est ça : se boire sans soif ». 
    
    Comment ne pas rapprocher cette orientation de celle d’Eduardo Galeano, 
    écrivain uruguayen : « No somos lo que somos, sino lo que hacemos para 
    cambiar lo que somos » ?  
    
    Comme synthèse de ma conclusion, je vous 
    propose cette phrase d’Antonio Gramsci : « Le pessimisme de la réalité 
    est le préalable à l’optimisme de la volonté ». La volonté, nous en 
    avons à profusion. 
    
    Bibliographie :  
    
    ANSART P. 
    « L’imaginaire social ». Encyclopedia Universalis, 1990.  
    
    CHARLIER J.E. 
    « Le partenariat : une évolution réaliste du travail social ». La 
    coordination et la mission locale ; les séductions du localisme et les 
    mépris mutuels de la société civile et de l’Etat, p. 66-78. Revue Action 
    Sociale, n° 5, sept./oct. 1988.  
    
    GILLET J.C. 
    « Animation et animateurs. Le sens de l’action ». L’Harmattan 1995. 
    
     HABERMAS J. 
    « La technique et la science comme idéologie ». Gallimard, Payot, 1973.  
    
    LE MOIGNE J.L. 
    « Les épistémologies constructivistes. Un nouveau commencement ». Sciences 
    de la société, n° 42, oct. 1997, p. 161 à 181.  
    
    NEUSCHWANDER Cl. 
    « L’acteur et le changement. Essai sur les réseaux ». Seuil, 1991.  
    
    Rapport mondial sur le développement 
    humain 2003, Editions Economica.  
    
    SARTRE J.P. 
    « La critique de la raison dialectique ». Tome I. Gallimard, 1994.  
    
    WULF Ch. 
    « Introduction aux sciences de l’éducation ». Armand-Colin, 1995.  | 
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